La déposition

Les verbatims ou documentations vidéos des interrogatoires de suspect ne sont pas versés aux pièces à convictions auxquelles on a accès lorsque l'affaire a été jugée, à la différence des photographies policières. Ce sera dans un jugement de la Cour Suprême du Canada en 1990, portant sur une demande d'appel d'un précédent procès, qu'est tirée la première confession d'une femme ayant abattu son mari, utilisée dans la vidéo La déposition. Les deux autres proviennent de dépositions de prévenues dont des citations sont disséminées dans des articles de Photo Police datant des années soixante et début soixante-dix. Il semble qu'à l'époque il existait une certaine connivence entre ce tabloïd dédié aux affaires judiciaires et les corps policiers qui laissaient couler des informations. Les récits du drame que font ces femmes accusées du meurtre de leur conjoint, seront découpés en phrases, parfois brèves ou anecdotiques, pour être reconstruites en un déroulement simultané des évènements. Dans cette narration nouvelle, il est difficile d'isoler un cas. Et malgré d'étranges erreurs, c'est une même confession qui coule de cette voix, dont on ne sait si c'est celle d'une victime ou d'un agresseur.
Un policier écoute la déposition, parfois atterré, le plus souvent ennuyé. Il est interprété par Patrick Lacombe, comédien à l'École nationale de police du Québec située à Nicolet. Selon où est situé le spectateur dans l'espace, la voix est partiellement masquée (à la manière des filtres utilisés par les médias télévisuels).
Cette vidéo a été filmée au poste de la Sûreté du Québec de la MRC.

La déposition, 2011, installation vidéo sonore, 6 minutes 20 sec.

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1_La déposition

1_La déposition
, 2011
Image tirée de l'installation vidéo

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2_La déposition

2_La déposition
, 2011
Image tirée de l'installation vidéo